Aérologie - SUITE
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Lecture aérologique du massif



Les enseignements à tirer de cette organisation aérologique sont assez simples mais différents de ce que l'on peut lire dans les manuels.
Le matin comme je l'ai dit ce sont les brises de pentes qui conditionnent le choix des décollages (donc face orienté Est), l'axe des vallées Nord - Sud impose soit de voler le long de ces faces, soit de changer de vallée pour partir en vol de distance. Évidemment si le vol se déroule vers l'Ouest on raccroche sur une face ensoleillé, mais si l'on part vers l'Est on est obligé de choisir la transition en étant sur de passer au dessus des crêtes, cela complique singulièrement le jeu. Pourquoi partir vers l'Est, et bien parce que la tendance de vent météo générale est d'Ouest (le plus souvent) et il vaut mieux se faire pousser gentiment, que lutter tout le vol.

options de départ

En milieu de journée la lecture se complexifie quelque peu, on aurait envi d'aller sur les faces Sud profiter des thermique généreux, mais les brises de vallée souffle de Nord (versant français), il faut donc choisir des pentes au vent. Malheureusement ces pentes ou l'air est brassé sont généralement peu favorables aux thermiques. Une des astuces est de choisir soit une pente moyennement exposé à la brise, c'est à dire un vallon secondaire (du type vallée de Luchon) soit survoler assez haut des pentes Sud, on les survole au vent (on est haut) mais on s'expose à des thermiques virulents (type col d'Azet).

perspective vallée pyrénéenne

En ce qui concerne le piémont, la situation est un peu plus difficile à anticiper. Que se passe-t-il ? Sans vent ou en situation anticyclonique (courant de Nord - Est le plus souvent) le choix est aisé, la distance se joue vers l'Ouest, la tactique de vol est assez simple dès que l'on peut on avance, la progression en piémont est rendu plus facile par la moindre hauteur des reliefs, on a le plus souvent des plafonds moins haut que dans la chaîne, mais on a moins d' obstacles.
En régime de vent d'Ouest faible le choix est difficile, en effet si l'activité thermique génère un bon échange on a des chances de se retrouver durant le vol avec la tendance Nord - Est qui nous aidera à avancer, sinon on s'expose à être contré tout le vol.
Comment choisir son sens de départ dans cette situation ? Plusieurs indices; l'instabilité: dès les premiers thermiques on peut jauger la vigueur de la journée, si les premières ascendances sont faibles et cycliques la journée risque d'être un peu stable et donc la mise en place de l'EPM tardive voir inexistante, pas d'EPM (de Nord-Est donc on part avec les vent). En revanche si les premiers varios chantent gaiement, que toutes les transitions finissent dans un thermique, et que la dérive n'est pas trop marqué, alors gaz vers l'Ouest (face au vent au début), les brises ne vont pas tarder et l'échange suivra. Comme je l'ai dit le vol de piémont se déroule généralement à des altitudes moindre, on a donc toutes les chances de voler dans la couche d'air concernée par l'EPM et ne pas être gêné par le vent météo. Un autre élément à prendre en compte, la force du vent; ce n'est pas très dur, il arrive parfois (si les thermiques sont assez puissant) que la dérive soit faible, mais on se sent contré dans les transitions, il faut alors évaluer si ce vent de face est très pénalisant en terme de plané ou non, la décision sera aussi fonction du relief que l'on vise; si il est haut on risque de l'aborder sous le vent, au contraire si il est bas on arrivera avec des marges et on sera alors confronter aux thermiques virulents mais relativement organisés.
Je vais maintenant corser un peu la réflexion. Vous trouverez dans les récits, un vol que j'ai attaqué bille en tête vers l'Est, car il n'y avait aucun vent météo sensible de prévu, mais toutes les transitions vers l'Ouest étaient difficiles, mon analyse fut donc se jour là, changement météo imprévu par météo France, c'est pas grave cap à l'Est. Hé bien au bout de trente ou quarante kilomètres surprise; vent de Nord - Est (Echange) dans le nez, je finis mon vol, vent de face "dégoûté". Le lendemain, prévisions identiques mais je force le destin et part vers l' Ouest, vent dans le nez au début mais je compte sur la mise en place de l'échange, il ne viendra jamais me forçant au demi - tour. C'est épisode m'a obligé à pousser la réflexion, j'ai donc observé la situation dans son ensemble: cette année là, la neige était tombé en abondance et jusqu'assez tard en fin d'hiver, les hauts sommets étaient donc encore enneigés au moment de mes cross, ils ne participaient donc pas à la mise en place de l'EPM. Cet élément ma conduit à voir la chose de la façon suivante; quand les hauts relief ne participent pas à l'EPM (neige, stabilité ou couverture nuageuse,...)  l'Echange est influencé par les zones les plus actives du piémont, et dans le secteur central de la chaîne on a le secteur du Couserans (St-Girons, Seix, Massat) , qui représente une vaste zone de moyenne altitude s'enfonçant assez au Sud. Je pense donc que lors de ces deux vols (mais j'ai rencontré ce phénomène en d'autres occasions), le secteur du couseranais a influencé l'organisation aérologique et la mise en place de l'EPM, en tirant vers lui (c'est mon analyse) l'air de la plaine.

Quels enseignements en tirer ?



L'aérologie de piémont est un peu subtile et surtout très irrégulière, je pense que cela est du aux phénomènes qui ne sont pas très puissant, les brises de vallée en piémont sont généralement faible, l'EPM est plus une tendance qui oriente le flux et il représente 5 ou maximum 10 km/h de renforcement des brises, cela fait beaucoup dans les grandes vallées, mais donne des brises simplement modéré en piémont. Il faut donc tenir compte en priorité de l'échange pour l'orientation du flux, il peut être légèrement Nord - Ouest dans certains secteurs (indépendamment du vent météo), ou quelques fois vraiment Est si un petit vent marin rentre en méditerranée. Avec un peu d'expérience on peut anticiper ces orientations et prévoir un axe de vol avant le départ, mais le principal est d'être en éveil par rapport aux éléments que j'ai énoncé ci-dessus et de constamment remettre en cause son analyse. Les influences de vent météo, sont un élément mais à mon avis ce n'est pas le principal, quand ça souffle fort on le sait de suite. Le plus dur, ce qui demande le plus d'analyse et d'anticipation, c'est la façon dont l'EPM va se mettre en place et comment il va s'organiser tout au long du vol. Un étalement de nuage, la neige, un cunimb (lointain) peuvent le dévier. J'ai également rencontré à l'entrée de la grande vallée d'Arreau - St-Lary, un échange franchement Est, à l'entrée Est de la vallée (côté Nistos), puis un flux très marqué de Nord - Ouest de l'autre côté (tout ça sur 4 km environ), le flux est redevenu normal (Nord - Est) une fois sorti de l'influence de la vallée.
Donc la meilleure manière d'optimiser son placement, ses transitions, ses choix, est (à mon avis) d'imaginer l'orientation du flux général dans sa totalité, les raisonnements simple brise de pente, de vallée, ensoleillement, ne sont pas suffisant, je sais que c'est vrai un peu partout mais cela est plus important à mes yeux et surtout beaucoup plus influencé en piémont. Ne pas hésiter à faire évoluer son plan de vol, ou à aller contre nature (certaines faces Est ont un rendement incroyable l'après-midi, même à l'ombre).
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